Voilà un petit article que j'ai trouvé sur le forum ubuntu, qui m'a bien fait marrer. A ne pas prendre au premier degré biensûr ;-)
source originale : http://jpoptrash.nihon-fr.com/portraits/portraits.htm


LES GEEKS


Le pro Linux

linux.gifLe pro Linux est comme tous les reconvertis. Qu’ils soient anciens fumeurs, végétariens depuis peu ou nouveaux adeptes d’une religion quelconque, ils se sentent coupables et honteux de leur passé et veulent donc que les gens ne fassent pas les mêmes erreurs qu’eux ont pu faire. Avant, le pro Linux était chez Windows, mais il a vu la lumière du dieu Tux et maintenant, il voit ! Depuis ce jour, il est sûr et certain que son système est le meilleur, il n’y a pas à revenir là-dessus. Il fait partie des élus. Désormais, il se sent investi d’une mission évangéliste et porte donc la bonne parole partout où il passe, et casse les couilles.
Il soutient activement le logiciel libre. A l’écouter là-dessus, on pense à Jean-Pierre Coffe. D'après lui, quoi de plus beau que ces p’tits artisans qui programment tous seuls dans leur coin, puis mettent à disposition de tous sur le Net leur produit, gratuitement, pour que tout le monde puisse l’utiliser. L’utiliser et peut-être également tenter de se faire remarquer par un éditeur afin de le commercialiser, parce que bon, c’est bien gentil, mais ce n’est pas l’altruisme qui paye le loyer quoi merde ! Le logiciel libre est une bonne chose, tant que le programme n’est pas un gros succès. S’il en est un, on voit nos désintéressés de service se muer en de féroces capitalistes, prêts à bouffer le monde entier et à marcher méchamment sur la sainte communauté dont ils sont issus. C'est le problème de ce genre de discours cloisonné, il ne peut y avoir d'évolution sans trahison. On peut au moins reconnaître une qualité à Bill Gates : jamais il n'a retourné sa veste ; dès le début, son seul désir n'a toujours été que de vendre ses produits aux plus offrants.
Linux permet aussi à une poignée de foireux de se réapproprier l’informatique comme elle le fut il y a de cela 25 ans. Rappelez-vous, à l’époque, pour tripatouiller un ordinateur, il fallait avoir, au minimum, 22/20 en math, porter de grosses lunettes et avoir un visage en ébullition. On les voyait dans Incroyable Mais Vrai de Jacques Martin, ils réalisaient les six faces du Rubik’s Cube en moins de 20 secondes et ne s'exprimaient que par mono-syllabes. Chez eux, dans leur chambre aux rideaux toujours tirés et sentant le renfermé, ils avaient un IBM de 20kg et codaient déjà comme des fous sur des supports K7 audio. De vrais mutants ! Linux, c’est un peu ça, mais en version couleur et USB ; c’est le retour de l’informatique pure et dure et uniquement accessible à un public restreint et aguerrit. Le pro Linux adore régner sur les forums consacrés, section dépannage des newbies, c’est toujours la plus fréquentée... Suivant leurs malheurs, il leur pond une pavé de cent lignes de codes pour que le si pratique et si intuitif système puisse enfin ! reconnaître une carte-vidéo et faire les mêmes effets visuels que Vista… Parce que neuf fois sur dix, les nouveaux adeptes veulent retrouver sur leur OS gratuit fraîchement installé les mêmes fonctions que leur Windows. Ça valait vraiment le coup de changer de camp… Enlevez tous les gens qui sont sur Linux uniquement par snobisme et vous diviserez par deux le nombre d’utilisateurs dans le monde entier.
Le pro Linux clame partout qu'il préfèrerait qu’on lui coupe une jambe plutôt que de faire tourner un programme made in Microsoft. Hélas, quand on va chez lui, on constate toujours que son ordinateur principal, celui relié au Net, a Windows comme système d’exploitation, et le dernier en date. Il se jette d’ailleurs dessus dès que Billou commercialise un nouvel OS. Bien qu’anti Microsoft primaire, il adore frimer la première semaine devant tout le monde en disant qu’il a la nouvelle édition de Vista 98 XP pack 12. Curieusement, on ne le voit pas aussi excité lorsque Ubuntu sort une nouvelle mouture de son système. Pour un soi-disant puriste, ça la fout mal mais il faut savoir que Linux répond uniquement aux fonctions premières d’un PC : produire ! Et oui, à la base, un ordinateur, c’est pas fait pour jouer. Y’a les consoles pour ça. Mais comme notre pro Linux est un hardcore gamer irrécupérable, il sera à jamais l’esclave soumis de Microsoft et se devra de toujours avoir la dernière version en date de Windows pour faire tourner ses jeux de cons online où il laisse libre court à sa violence (Counter Strike ou Halo) et autre mythomanie latente (Second Life). Et pour éviter les erreurs de compilation de Wine, et foutre ainsi en l'air sa partie sacrée du soir, mieux vaut avoir l’original. Linux est une couverture pour lui, même s’il ne se l’avouera jamais car c’est un hypocrite en puissance. Il est comme ces « anciens » alcooliques qui boivent en cachette mais fustigent ceux qui sont encore ouvertement dans la bouteille…
Si vous croisez un pro Linux et qu’il commence à vous bassiner sur le fait qu’il faut arrêter d’être sur Windows, demandez-lui sur quel système d’exploitation tourne son World Of Warcraft, puis éteignez votre cigarette dans son œil… Ça le calmera de suite.


Le pro Mac

macOS9.gifLe pro Mac est comme tout membre de communautés minoritaires, très engagé et très sectaire. Il hait les pro Windows et tolère de justesse ses petits camarades pro Linux, autres « rebelles » aux cheveux gras de l'informatique.
Qu’il soit riche ou surendetté, comme tous les Français, il n’hésite pas à s’offrir le dernier modèle de Mac Mini Book G78. Pourquoi 78 ? Parce qu’il est 78 fois plus cher qu’un PC ayant les mêmes capacités ! Et oui, entrer dans la secte Apple, ça se paie. Ça a démarré dans les années 80. A l’époque, le particulier qui voulait faire de la PAO de qualité avait deux solutions. La première, c’était de s’acheter un Atari ST Mega 4 et son imprimante laser. Coût total : un peu plus de 10 000frs. La seconde, c’était de se payer un Mac et son imprimante laser. Coût de l’achat : 100 000frs ! Les différences ? Négligeables et elles ne valaient certainement pas 9 briques de plus. Mais les possesseurs de Mac ne voulaient rien savoir. Eux étaient des pros de la PAO, les autres n’étaient que des amateurs, même si on écrivait mieux qu'eux !
Vingt ans après, ça n’a pas changé. Comme le pro Windows qui pense que c'est le logiciel de marque qui donne le talent, le pro Mac pense lui que c’est le prix qui rend pro. Utilisant son 6ème crédit à la consommation consécutif, notre banane s'offre la reine des pommes pour rejoindre le club, car oui, les possesseurs de Mac en achètent pour la simple raison que « les pros en utilisent tous ! » Il pourra donc utiliser son ordi de pro à 2500€ pour consulter ses mails comme un pro, taper ses CV de demandeur d’emploi pro sous Word et naviguer en pro sur le net, avec Internet Explorer, sur des sites de cul pro… Le reste du temps, il travaille sur son Mac. Il n’a pas trop le choix d’ailleurs car s’amuser sur Mac, faut vraiment le vouloir. Essayer de trouver des programmes de téléchargement, de lecture vidéo et surtout des jeux est un défi quotidien pour lui.
La nouvelle vague de pro Mac, arrivée par l'iPod ou par lassitude des plantages incessants et autres virus tenaces qui pourrissent son PC depuis des années, est sans doute la pire. Persuadés de changer de vie en même temps que d'ordinateur, ces nouveaux convertis oublient tout de leur passé mécréant et moqueur envers leurs quelques amis qui buvaient du cidre depuis le Mac Classic. Après leur chemin de croix (pèlerinage à l'Apple Store, achat de « OS X pour les nuls », inscriptions sur tous les forums Mac du Net, deux goldens tous les matins pendant une semaine…), ils commencent leur propagande, devenant, comme tous les dévots fraîchement convertis, plus pro Mac qu'un pro Mac ; tout en péchant régulièrement sous couvert de manque de compatibilité Mac-PC. Les vieux réflexes ont la vie dure. Après quelques années de tâtonnements, ces fidèles de la dernière heure découvrent qu'ils peuvent eux aussi customiser l'apparence de leur OS jusqu'aux moindres détails et se retrouver, comme tous les amateurs de tuning PC, avec un bel écran de beauf-otaku-geek.
Prix élevé oblige, la mentalité de snobinard-bobo du fan de Mac rejaillit à chacun de ses investissements et sa santé mentale ne dépend que du modèle d'iPod qu'il utilise. « Quoi, tu n'as pas un iPod 40ème génération ? » C’est vrai, comment survivre sans voir des films sur un écran format timbre-poste ? Et vu la durée de la batterie, mieux vaut que ça soit un court-métrage…
Elitiste, le pro Mac se trouve unique et exceptionnel. D'ailleurs le VRP international d'Apple, Steve Jobs, est lui aussi un homme exceptionnel à ses yeux. Comme Bill Gates, Jobs est adulé par des groupies fanatisées et passe pour un innovateur de génie même s’il n’a rien fait depuis des années à part couler sa boîte plusieurs fois de suite...
Convaincu d'avoir connu l'illumination, le pro Mac se fait un plaisir sans cesse renouvelé de tacler les possesseurs de PC lambda, qui n'ont vraiment pas besoin de ça puisque leur sac à puces acheté à l'hypermarché du coin plante sans cesse, entre deux rêves où il se voit lapider à coups de pommes pourries ce voleur de Billou, devenu milliardaire en piquant toutes les idées d'Apple. Donc, les siennes...


Le pro Windows

windows.gifLe pro Windows est victime du syndrome de l’Amérique, il se prend pour un winner et ne vit, et ne jure, que par les entreprises gagnantes, de préférence celles du CAC 40 et surtout du NASDAQ évidemment. Quand un patron est multi milliardaire, il lui voue un culte. Bill Gates, malgré sa coupe au bol, ses débardeurs et sa tronche de membre à vie du club des anciens acnéiques, est son idole.
Le pro Windows hait les logiciels gratuits et libres. C'est pour lui une atteinte intolérable au « Marché »... Les siens sont tous des trucs disponibles dans le commerce. Pour lui, la marque est gage de qualité et de résultat optimal ! Dans sa tête, c’est le programme qui a le talent et non la personne… Un bon article ne pourra s’écrire que sous Word par exemple. D’ailleurs, c’est ce que sous-entend également Microsoft à l’Education Nationale, en menace à peine voilée, afin de leur refourguer des licences d’Office plutôt que de les voir prendre des Open Office : « Avec nous, Microsoft, vos enseignants préparent sérieusement l’avenir de leurs étudiants et auront ainsi de grandes chances de devenir milliardaires, même ceux de couleurs ! Avec nos concurrents par contre, c’est gratuit certes mais ce sont des amateurs et vous prenez le risque de gâcher le potentiel des élèves, surtout ceux de couleurs et vous ne voulez pas passer pour racistes n'est-ce pas ? N'est-ce pas ??? Il se peut aussi qu'à cause de votre éventuel mauvais choix, vous condamniez vos étudiants à devenir RMIstes à vie, qu'ils attrapent un cancer incurable ou que leur classe explose brusquement. Et ce sera de votre faute, à vous ! Alors, attention, faites TRÈS attention à ce que vous allez faire, nous ne vous le dirons pas deux fois... Signez là. » Mais n’allez pas croire que le pro Windows paye de sa poche les coûteux programmes ! Ah non ! Comment le pourrait-il d’ailleurs ? Quand on est un petit commercial minable uniquement rétribué à la comm’ ou un grouillot en informatique, on a tout juste de quoi ne pas sombrer dans la malnutrition et payer son abonnement à Internet. Pour être à la pointe du progrès, il pirate comme un malade. Il lance Emule ou un client de Bit Torrent (des programmes en open source…) et va-y que je te télécharge le logiciel cracké en question ! Toujours la dernière version en date évidemment. « Adobe vient de sortir une nouvelle version de Photoshop, la 18.0.2 ? Mon dieu, je n’ai que la 18.0.1 !! Vite vite, il faut que j’upgrade !!! » C’est vital pour lui, même s’il ne sait se servir de Photoshop autrement que comme une visionneuse d’images. Autant utiliser un bulldozer pour enfoncer un clou…
Quand il ne trouve pas sur les réseaux de P2P ce qu’il cherche, il utilise une version d’évaluation qu’il a topé dans un Cd gratuit de promo et tente de trouver le serial code, se chopant au passage plusieurs virus dans les dents (niveau bouillon de culture, les warez sont pires que les hôpitaux…) mais il s’en fout, son Norton Antivirus cracké est là, même si sa mise à jour date de son installation. Ben oui, faut se connecter pour bénéficier des dernières définitions de virus et il pourrait se faire repérer… Courageux mais pas trop non plus. Son PC ressemble à tout sauf à un PC. En bon beauf qu’il est, c’est un adepte du tuning, il possède tous les derniers gadgets tape-à-l’œil, du système de refroidissement liquide aux néons internes le faisant clignoter comme une devanture de sex-shop. Avec ses tonnes de disques durs internes et externes reliés ensemble sur sa carte-mère dernier cri afin de stocker ses nombreux films de boules en format ISO, il peut donc crier fièrement qu’il a l’ABIT RAID… Son nombre de Go perso dépasse celui de tous les locataires réunis de son immeuble. D’ailleurs, il ne parle plus qu’en To…
Complètement parano et croyant qu’on le surveille alors qu’il n’est rien, il accumule les usines à gaz les plus inutiles et bouffeuses de ressources système mais donnant l'illusion d'être invisible : firewalls, navigateurs rendant soi-disant anonyme, antispywares et destructeurs de traces, ralentissant ainsi de plus en plus sa bécane jusqu’au moment où elle ne peut plus avancer. Croyant alors qu’elle est dépassée, il change de configuration, en moyenne tous les ans, et s’offre le dernier bi-processeur 64bits en date et utilisé par aucun logiciel à l'heure actuelle, une carte-vidéo à 1000€ dont il s'empressera d'exhiber les performances à coups de captures d'écran sur des forums de hardware spécialisés dans les concours de longueurs de bite, des barrettes de ram, un écran 21 pouces etc. Le tout à crédit. Il n’a pas le choix car, tout ça, il ne peut malheureusement pas le télécharger. Il se retrouve donc avec un PC haut de gamme qui lui sert à surfer sur le Net, chatter sur MSN, télécharger et relever ses mails… Il fallait bien ça.